Question d'orientation - partie 3 -

(suite & fin)

   Alors il a fallu se préparer à fond pour mettre toutes les chances de son côté. Et c'est ce que j'ai fait pendant un mois, à l'aide de mes proches et de la prépa. Je m'étais entraînée sur plein de choses : des épreuves verbales, des tests psychotechniques, des questions de personnalité, et aussi des questions diverses et variées. Parfois, je me disais que c'était bon, ça ne pouvait que marcher. Et d'autres fois, j'étais démoralisée en me disant que jamais je n'arriverai à décrocher cet oral. J'imagine que c'est normal.

   Et le jour J est arrivé. J'avais mes deux oraux à une semaine d'intervalle. D'abord celui que je voulais le plus. La nuit précédant l'oral, je n'ai pas très bien dormi. En plus il fallait se lever, ça rajoutait au stress déjà présent (comme s'il n'y en avait pas déjà assez...).

   Puis, ça a été le moment fatidique, face au jury. Je me suis débrouillée comme j'ai pu, c'est quand même terriblement intimidant de se retrouver dans ce genre de situation. Ils n'ont pas arrêté de chercher à m'orienter vers quelque chose d'autre "qui se rapporte à l'orthophonie mais qui n'en est pas vraiment, parce que "vous comprenez, finalement là vous n'avez rien." J'ai été catégorique, à chaque fois je réfutais leurs arguments. Ma décision était mûrement réfléchie, c'était orthophoniste que je voulais faire, rien d'autre. Ce n'était pas sur un coup de tête. Je continuerai les années suivantes si ça ne réussit pas cette année. Mais à force, je me demandais où ils voulaient en venir, et j'ai pensé que je n'étais peut-être pas très convaincante. Je me suis sentie me décomposer, perdre mon sourire. Aussitôt une pensée m'est survenue, brutalement, avec force : "tu es encore en train de passer, rien n'est gagné, rien n'est perdu. Tu n'as pas le droit d'abandonner comme ça en pleine action. Alors tu vas faire un dernier effort et continuer à afficher ton sourire le plus agréable. Faire comme si c'était agréable d'être là à converser avec eux, même si tu sais qu'ils ont ton avenir entre les mains." Alors je me suis remise à sourire. Et j'ai continué jusqu'à la fin.

   Je suis ressortie de là pas très bien. Trop de tension accumulée je pense. Pour moi, tout était fini, je n'avais plus qu'à faire une croix sur cette ville. Je n'avais pas pu dire tout ce que je souhaitais, j'avais l'impression de ne pas avoir réussi à leur faire comprendre que c'était vraiment ce métier que je souhaitais faire. Et je suis rentrée chez moi.

   Le lendemain, il y avait les résultats. Alors, là encore il a fallu attendre un peu. Et puis ils sont tombés. Mon coeur est parti à battre la chamade comme un fou. Le temps que le document s'ouvre, toutes les idées les plus folles passaient dans ma tête.

Je l'ai, je ne l'ai pas,...

Je l'ai, je ne l'ai pas,...

JE L'AI ! =)