Question d'orientation - partie 1 -

   J'ai toujours aimé les animaux. Autant que je m'en souvienne, j'adorais le contact que j'avais avec eux. J'aime leur intégrité, leur absence de jugement. C'est tout un art de dialoguer avec eux, on est obligé d'apprendre à écouter, à observer, à déduire. Et finalement, sans la parole, on découvre un tout autre langage.

   C'est ce que je retrouve dans l'équitation d'ailleurs. Ce dialogue particulier, cette danse à deux. Savoir s'adapter à l'autre, ressentir son état, ses forces, ses faiblesses, son humeur. Je connais par coeur les expressions de ma chienne, toutes ses subtilités. Je reconnais son aboiement parmi tant d'autres, et je sais ce que chaque modulation de son cri signifie.

   Sans doute est-ce pour cet amour des animaux que j'avais voulu faire vétérinaire, toute petite déjà. Sauf que ça ne me convenait pas. J'ai commencé à m'en apercevoir en première, lorsqu'il a fallu prendre la voie de la filière scientifique. Mon côté très littéraire se sentait délaissé, et je voyais bien que les sciences ne me plaisaient pas forcément plus que ça. Mais malgré quelques interrogations et quelques recherches, je n'ai rien trouvé d'autre où me diriger. J'ai continué dans cette voie.

   J'ai effectué une première année en prépa bio. Pas tip top. Vraiment pas en fait. J'avais beau travailler sérieusement, faire des efforts, ça ne marchait pas, je ne décollais pas. Ce n'était pas ma voie, et j'ai été forcée de m'en rendre compte puisqu'à la fin de la première année, ça passe ou ça casse. Ben ça a cassé, tout simplement ^^.

   Enfin sur le moment ce n'est pas vraiment drôle. Parce qu'on se retrouve à la rue, comme ça sans rien, sans savoir où se diriger. Alors j'ai pris la décision d'aller en fac, au moins un temps, histoire de rester dans la vie étudiante et pouvoir ainsi avoir le temps de me poser réellement la question : "qu'est-ce que je veux faire plus tard"?

   Au départ, l'orthophonie je ne connaissais pas. J'avais vaguement entendu parler de ce métier, pour moi c'était un travail pour aider les enfants qui parlent mal. Je ne sais pas pourquoi ça n'a pas fait tilt ce jour-là. Peut-être que ce n'était pas le moment. Mais petit à petit, l'orthophonie s'est fait une place dans ma tête. J'ai commencé à m'y intéresser, à le découvrir ce métier. Et ça a attisé ma curiosité. J'ai alors rencontré des orthophonistes qui m'ont donné le goût, l'envie d'en savoir encore plus.

Et de fil en aiguille, j'ai pu arrêter ma décision. C'est sûr, je veux être orthophoniste.

Parce que c'est ce qui me correspond.